• La traîne sauvage

    Samedi matin, tout l'monde fait dodo encore, moi j'suis assise tranquille dessus mon lit et je joue avec mon Lite Brite. Ma fille Choupette dort encore, je l'ai bien couverte pour qu'elle se repose, hier elle a été malade pis maman a dû la soigner... elle a eu des milliard de points de couture dessous son bras parce qu’il y était tout cassé. Ma pauvre Choupette!

    C’est pour elle que je fais un dessin avec pleins de p’tites lumières, elle va être contente quand elle va se réveiller, surtout que moi je serai pas là avec elle. Non, tantôt m'en va glisser au parc.
    Hier soir, papa a monter de la cave la traîne sauvage pour lui mettre de la cire en dessous pis là elle sèche debout sur le bord d'la porte en avant. A va glisser encore pluche vite. Y é donc fin mon p'tit papa à moi. Le grand voulait pas venir avec moi fa que c’est Tit-Puce qui va venir avec moi, ça va être pas mal pluche géant avec lui. Y est fin mon autre grand frère... avec lui je suis tout l'temps fine, fine.

    Tit-Puce il cri jamais après moi, il est gentil, patient pis il est tout l'temps de bonne humeur. Y m'a dit qui me laisserait glisser toute seule des fois pis qu’il ferait un concours pour savoir qui va le pluche vite avec Tit-Pet. Ça va être géant! Après que papa a tout bien cirer pis frotter ma traîne, suis sure que c’est moi qui va gagner... a va glisser à cent dix million de mille à l'heure.
    Oh! Tit-Puce se lève, va aller voir ce qu’il fait.

    Quand j'arrive dans cuisine il est assis pis y mange une toast, il me regarde pis y me fait un sourire.
    *T'en veux-tu ma Pinotte... viens t'assoir j'vais t'en faire une* Pendant que je mange il me fait un grand verre de Quick, miam y estbon son Quick.
    *C’est quand qu'on va glisser*
    il me dit, *Quand tu vas être habiller on va y aller*

    Je me dépêche à manger.
    Maman est pas là ce matin, elle travaille, elle fait du ménage chez une madame, fa que tout mon linge est prêt dessus mon bureau pis j'ai juste à le mettre,. C’est pas long que je suis habiller, Tit-Puce vient vérifier si j'ai tout mis correctement pis il sort les sout de ski-doo, les bottes, les foulards, les mitaines... bon y a tout fa qu'on peut finir de s’habiller.
    Après avoir fait dix tours de foulard autour dema tête pis de mon cou, enfiler mes mitaines, on sort avec la traîne sauvage. Y a plein deneige... c’est géant!

    Tit-Pet y était déjà sorti dehors pis y nous attendait. On part pour aller au parc, c’est pas loin c’est le parc où y a les balançoires l'été, pis quand y de la neige y vient plein de camions pour vider leur voyage de neige. C’est pour ça que ça fait une grosse montagne. Tit-Puce a mis la traîne sauvage à terre pis me suis assis dedans, y m'a traîner jusqu'au parc. Me tenais bien parce que des fois on pogne des p’tites bosses pis ça va tout croche. En arrivant au parc je suis descendue pis j'ai couru jusqu'à la pente.

    On a monté, glisser, monter pis glisser quarante billion de fois. Des fois je glissais toute seule pis des fois avec mon frère. Finalement on a fini par faire la course super importante. Tit-Puce était en bas pis y nous criait *GO* pis c’est lui qui disait qui était arriver le premier en bas. On l’a fait à peu près cinq fois quand le grand malheur est arriver.

    En descendant j'ai pogner une pluche grosse bosse et j'ai revoler sur la clôture de bois qu’il y a sur les côtés de la côte.
    Quand Tit-Puce m'a relever j'avais plein de sang qui coulait de ma bouche, y a pris son foulard pis il m'a tout essuyer et il a regardé dans ma bouche. Il a parti à rire pis il a dit *Hon!* Moi je pleurais pas mais je voulais savoir cé quoi que j'avais... *Pas grand chose ma Pinotte, y te manque juste une dent* j'ai même pas pleurer, ça pas fait mal.

    On est retourné à maison pis pluche tard quand maman est arriver je regardais Gumby à tivi fa qu'en rentrant elle me dit, * Alors comment c'est passée ta journée ma Pinotte*
    Moi j'y réponds, *C'était trop géant maman* pis je lui fait un grand sourire avec ma dent en moins.

    Elle a hurler!
    Zut, va falloir que je souries la bouche fermée asteur.

     

    La traîne sauvage